Rentrée parlementaire: des groupes militent pour une relance verte et juste

Anaïs Gousse

À l’aube d’une rentrée parlementaire hors norme, différents mouvements environnementaux sont venus rappeler au gouvernement ce qui devrait être le plus important cette année: la lutte au changement climatique. 

Le lundi 14 septembre le «Ministère de la nouvelle normalité» a tenu une conférence de presse devant l’Assemblée nationale et le 15 septembre c’est aux groupes communautaires, étudiants et environnementaux de prendre la parole devant les médias. 

Changer de normalité pour survivre

Le Ministère de la nouvelle normalité est une «agence paragouvernementale» innovante, d’éducation et d’action pour l’administration d’une transition juste. Ce groupe né au printemps dernier utilise la satire pour faire passer un message important. Lors de leur conférence de presse, les «ministres» nous ont présenté le projet de loi numéro 2 sur les crimes climatiques sur lequel elles travailleront cette année. Celui-ci vise à instituer un tribunal contre les crimes climatiques. 

Le ministère souhaite que le Québec atteigne la carboneutralité en 2030 et réoriente les valeurs de la population vers la décroissance pour y arriver. Il dénonce les méfaits de la croissance infinie et à tout prix qui est rendue normale. «Cette normalité mène vers l’extinction de la race humaine» soulève Hélène Touze (pseudonyme), sous-ministre des politiques technologiques. Les «agents du ministère» ont d’ailleurs déjà commencé à faire des actions dénonçant cette normalité comme on peut le voir dans ces publicités semblables à celles faites par le gouvernement du Québec.  

Une relance verte et juste

De leur côté, les groupes communautaires, étudiants et environnementaux sont venus rappeler les priorités qui devraient être prises en considération dans le projet de relance. Les groupes craignent une relance inspirée du projet de loi 61 présenté par la CAQ. Ce projet de relance économique reposait presque uniquement sur la construction d’infrastructures, et ce, en contournant des réglementations environnementales afin d’accélérer le processus. 

La porte-parole du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale, Judy Coulombe, nous rappelle qu’«Aucun investissement majeur n’était prévu en santé, en éducation ou dans services sociaux alors que ceux-ci ont été durement éprouvés suite à la crise et tiennent de peine et de misère après des décennies de compressions et d’austérité. Ce sont pourtant les services publics qui nous ont soutenus et continuent de nous soutenir en temps de pandémie.» Cette dernière nous a livré un discours poétique sur les conditions de travail des femmes et de personnes marginalisées qui ne sont jamais assez valorisées. 

Suite à cette prise de parole, ce fut au tour des environnementalistes et des étudiants à demander une relance verte et juste. « La pandémie a montré que le gouvernement du Québec pouvait écouter la science. Dans un contexte de crise climatique toujours bien présent, nous nous attendons que son plan de relance économique suive cette même voie», demande Étienne Grandmont, directeur général d’Accès transports viables.

Ils s’attendent à ce que le gouvernement nous propose un plan de relance ambitieux sur le plan environnemental et qui ne laisse personne de côté. 

La suite  

Les étudiants membres de la CEVES (Coalition étudiante pour un virage environnemental et social) tenaient à nous rappeler que tant que le gouvernement de la CAQ ne s’engagera pas réellement pour une justice climatique et sociale, ils continueront à se mobiliser. Ils nous invitent d’ailleurs à suivre leurs page Facebook (Coalition étudiante pour un virage environnemental et social – CEVES) et Instagram (la_ceves) pour tout savoir sur leurs prochaines actions.  

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